Les-nouvelles-du-proe-en-francais
23 juillet 2015 - Suva, Fidji : Des représentants de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie ont rejoint leurs collègues de 14 nations océaniennes cette semaine à Suva pour apprendre à mieux connaître un accord sur l'environnement important, mais souvent ignoré, et qui revêt une grande importance pour la région.

Le traité en question porte l'appellation officielle un peu lourde de Convention sur l'interdiction de l'importation des déchets dangereux et radioactifs dans les États insulaires du Forum, le contrôle de leurs mouvements transfrontières et leur gestion dans le Pacifique Sud. Pour des raisons pratiques évidentes, il est plus connu sous le nom de Convention de Waigani, et doit son nom à Waigani, la ville de Papouasie-Nouvelle-Guinée, où la Convention fut adoptée et ouverte à ratification en 1995.

À cette époque, l'océan Pacifique risquait de devenir un dépotoir de déchets dangereux et radioactifs aux mains de négociants peu scrupuleux. L'impact de ces pollutions sur nos écosystèmes marins présentait un risque de crise pour la santé de l'environnement et des populations.

Depuis l'entrée en vigueur de la Convention en 2001, ses signataires ont pour obligation d'interdire l'importation de déchets dangereux et radioactifs. Plus important encore, la Convention exige également que les pays minimisent la quantité de déchets dangereux qu'ils produisent et qu'ils coopèrent pour veiller à ce que ces matériaux soient traités et éliminés de manière écologique - et aussi près que possible de leur source.

Aujourd'hui, malgré un paysage politique et environnemental très varié, la Convention garde toute sa pertinence pour les États et Territoires océaniens.

Dans son allocution d'ouverture de la réunion, le Directeur général adjoint du Secrétariat du Programme régional océanien de l'environnement (PROE), M. Kosi Latu, a évoqué les défis auxquels la région doit faire face à l'heure actuelle, tout particulièrement en ce qui concerne les produits chimiques toxiques :

« Les produits chimiques peuvent certainement nous apporter des bienfaits, mais ils sont également l'origine de problèmes graves s'ils ne sont pas transportés, entreposés et éliminés correctement. Nous pouvons en arriver à la contamination de zones terrestres et marines qui constituent une menace pour notre environnement et nos populations. Il s'agit d'un enjeu énorme pour l'Océanie, parce que bon nombre des îles sur lesquelles nous vivons sont très petites et leurs nappes phréatiques et cours d'eau sont très fragiles. »

La gestion et le transport des produits chimiques dangereux a été un sujet de conversation de prédilection au cours des quatre journées de formation. Le Dr Frank Griffin, Conseiller en gestion des déchets dangereux du PROE, explique l'importance de cette thématique :

« Contrairement aux déchets solides inertes, certains produits chimiques peuvent avoir un impact significatif sur la santé humaine et sur l'environnement, même en très petites quantités. On observe une prise de conscience croissante de la toxicité des produits chimiques appelés Polluants organiques persistants, ou POP. Ces POP peuvent parcourir de grandes distances dans l'air et dans l'eau et exposer les populations à de graves problèmes de santé tels que des cancers, anomalies congénitales et troubles du système immunitaire. »

Il existe peu d'informations sur les stocks de produits chimiques toxiques et POP dans la région océanienne et l'étendue du problème est donc difficile à mesurer. Le Dr Griffin explique que le PROE prévoit d'effectuer des formations dans l'ensemble de la région afin d'aider les pays et territoires à mettre en œuvre et à gérer les inventaires de substances chimiques :

« Dès que nous aurons une idée plus précise du type de produits chimiques entreposés et transportés, nous pourrons surveiller le déplacement et la gestion de ces produits de manière régulière par le biais des mécanismes de suivi de la Convention de Waigani. C'est un autre exemple de l'utilité de la Convention de Waigani pour la protection de l'environnement dans le Pacifique et la réduction des risques pour la santé humaine. »

FP NC2 web copy copy
M. Alexandre Le Gayic et Mme Alexandra Riviere à la Formation à la Convention de Waigani à Suva, Fidji.
Photo :À. Carvan/PROE

M. Alexandre Le Gayic (Ingénieur déchets, DIREN) et Mme Alexandra Rivière (Inspecteur des installations classées, DIMENC) participent à la formation au nom respectivement de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie. M. Le Gayic explique :

« En tant que Territoires français, ni la Polynésie française ni la Nouvelle-Calédonie n'ont le droit d'être Parties à la Convention de Waigani. Néanmoins, du fait de notre situation géographique, nous sommes souvent sollicités pour faciliter le transit de déchets dangereux dans des pays signataires. Ceci peut poser des problèmes en matière de coordination, de suivi et de respect des directives. »

De ce fait, Mme Rivière estime que la formation a été utile à deux égards :

« C'était très utile pour nous d'en apprendre plus sur les obligations de nos voisins insulaires en vertu de la Convention de Waigani. Et l'occasion qui nous a été donnée de faire part de nos propres procédures avec les nations océaniennes présentes à la formation a été tout aussi importante. »

La Formation à la Convention de Waigani est soutenue par le Projet de Réduction des rejets de POP dans le Pacifique, cofinancé par l'Alliance FEM-Pacifique pour un avenir viable (GEF-PAS) et par l'Agence Française de Développement (AFD). Elle est réalisée par le PROE, en étroite collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Pour de plus amples informations, veuillez contacter Amber Carvan au PROE à l'adresse [email protected]