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Promotion de la coopération régionale pour la protection et l'amélioration de l'environnement dans la région du Pacifique Sud

Le Programme Régional Océanien de l'Environnement (PROE) est la principale organisation intergouvernementale mandatée pour promouvoir la coopération dans la région Pacifique, apporter son aide à la protection et à l'amélioration de son environnement, en assurer et pérenniser le développement durable pour les générations actuelles et futures.

Le PROE a été créé par les gouvernements membres à la suite du Traité PROE de 1993, qui l'établit comme organisation intergouvernementale indépendante. Le Traité a été mis en œuvre en 1995.

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Les relations entre PROE, la Nouvelle-Calédonie et la France ont donné des résultats positifs pour la conservation des espèces migratoires comme les tortues.

Le PROE, dont le siège est à Apia, à Samoa, travaille en étroite collaboration avec les 26 pays et territoires membres qui en font partie, ainsi qu'avec des partenaires, des donateurs et des communautés locales. Son objectif est d'aider à la gestion de l'environnement et du développement durable dans la région suivant 4 cibles stratégiques.

Ces priorités sont : la biodiversité et la gestion écosystémique, le changement climatique, la gestion des déchets et le contrôle de la pollution, la surveillance de l'environnement et sa gouvernance.

Parmi les 26 pays membres du Secrétariat, 21 sont des pays ou des Territoires insulaires du Pacifique et 5 sont des pays métropolitains. Trois des îles du Pacifique sont des Territoires français (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis et Futuna) et la France est l'un des cinq pays métropolitains membres du PROE.

Engagement stratégique entre le PROE, la Nouvelle-Calédonie et la France

Le PROE, la Nouvelle-Calédonie et la France ont un long passé commun de coopération et d'engagement stratégique. En particulier, Madame Caroline MACHORO a représenté la Nouvelle-Calédonie et assuré la présidence de la Conférence du PROE en 2012 et 2013, rôle dont l'importance a renforcé les liens entre la Nouvelle-Calédonie et le Secrétariat.

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Madame Caroline MACHORO a représenté la Nouvelle-Calédonie et assuré la présidence de la Conférence du PROE en 2012 et 2013, rôle dont l'importance a renforcé les liens entre la Nouvelle-Calédonie et le Secrétariat.

Outre la présidence de la rencontre du PROE, la Nouvelle-Calédonie a été impliquée de près dans le trio (Présidence passée, actuelle et future) et a contribué au groupe de travail des Amis de la Présidence traitant des contributions des adhérents ainsi qu'au groupe de référence du PROE pour la commission indépendante chargée de l'évaluation.

En décembre 2014, le directeur général du PROE, David SHEPPARD, s'est joint aux dirigeants de toute la région pour rencontrer le président français François HOLLANDE et le ministre des affaires étrangères Laurent FABIUS lors de leur visite à Nouméa. Cette rencontre a été une étape importante pour la Conférence des Parties lors de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra a Paris en décembre prochain (COP21).

Le PROE est l'organisme de pointe chargé de la coordination des solutions relatives au changement climatique et à leurs applications dans le Pacifique. Il joue un rôle clé en étant le porte-parole des pays insulaires océaniens dans les négociations internationales. Les réunions au plus haut niveau entre le PROE, la Nouvelle-Calédonie et la France ont permis de discuter les priorités stratégiques en matière de changement climatique pour la région Pacifique et d'explorer les voies de collaboration possibles entre le PROE, la Nouvelle-Calédonie et la France pour régler ces problèmes.

Des résultats environnementaux positifs

Les rapports entre PROE, la Nouvelle-Calédonie et la France ont donné des résultats positifs dans plusieurs domaines touchant à l'environnement. L'un d'entre eux concerne la conservation des espèces migratoires comme les tortues et les baleines.

En aout 2013, par exemple, le PROE en partenariat avec WWF-NC, le Secrétariat de la Commission du Pacifique et le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a proposé une formation spécialisée sur l'utilisation de son système de recherche, de recueil des données et de surveillance des tortues, connu sous le nom de TREDS. Quatorze ressortissants des pays et territoires insulaires du Pacifique issus de différents secteurs ont suivi cette formation en Nouvelle-Calédonie et ont appris comment rentrer dans le système les données importantes concernant la surveillance des tortues.

Lors de la formation ont été établies des procédures visant à rationaliser le recueil des données, réduire les doublons et les risques d'erreur humaine. Les données précises sur les tortues marines dans toute la région aident à étudier leurs modes de comportement migratoire et à évaluer le nombre de tortues peuplant actuellement la zone. Une fois cette information recueillie, elle sert à planifier la manière la plus appropriée de surveiller les tortues et d'en gérer les moyens de préservation dans la région Pacifique.

Un autre exemple est celui du soutien financier apporté par le PROE au développement de l'application pour Smartphone – Mobi – qui permet l'observation des mammifères marins, aide les observateurs opérant dans les zones de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française a les identifier et a signaler la présence de baleines, dauphins et marsouins.

Le PROE et la Nouvelle-Calédonie : un intérêt partagé pour la protection de l'océan

Tandis que le PROE et la Nouvelle-Calédonie continuent leur coopération dans le domaine de la protection de l'environnement et du changement climatique, c'est dans celui de la conservation de l'océan que l'affinité des deux partenaires est particulièrement fructueuse.

Leurs populations et leurs économies sont certes de taille modeste, mais en raison de leurs zones économiques exclusives étendues (ZEE), les membres du PROE sont des États océaniques importants. Leur responsabilité juridique s'étend sur plus de 28 millions de kilomètres carrés d'océan. Notre région a longtemps été au premier plan de la protection de l'océan à l'échelle mondiale. Cependant, les développements effectués dans les 12 derniers mois l'ont hissée à un niveau encore jamais atteint. L'un des facteurs clé de cette situation a été la création d'une nouvelle et vaste aire marine protégée (AMP) dans la région, ce qui a considérablement amélioré la protection de zones étendues de l'océan et contribué au contrôle de l'exploitation des ressources marines.

Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a joué un rôle particulièrement important dans l'établissement de ces mesures de conservation. Le 13 avril 2013, la Nouvelle-Calédonie a établi une nouvelle AMP de portée internationale, le parc naturel de la mer de Corail. Cette AMP inclut toute la zone ZEE du territoire, ainsi que les eaux territoriales et les îles sous son administration. Au total, le parc protégé s'étend sur 1,3 million de kilomètres carrés environ.

La AMP sera gérée de manière à protéger l'environnement marin, à entretenir les services écosystémiques au bénéfice de l'humanité et à contribuer au développement durable des activités maritimes dans son périmètre d'action. La création du parc est le résultat d'un processus engagé en 2012, avec le soutien technique de l'Agence française pour la protection des zones maritimes, en consultation avec les parties prenantes locales et avec leur participation.

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Le parc naturel de la mer de Corail inclut toute la zone ZEE du Nouvelle-Calédonie, ainsi que les eaux territoriales et les îles sous son administration. Photo : (c) Isabella Chowra

La cartographie et la gestion d'une AMP de cette taille se révèle être une tâche ardue. Par le biais du cadre de coopération du Pacifique Oceanscape, le PROE a permis la coopération technique entre les AMP de Nouvelle-Calédonie et les parcs marins de même importance des îles Cook du sud, permettant ainsi des échanges techniques et un renforcement mutuel des capacités.

Le cadre Oceanscape, adopté par les 22 États insulaires et Territoires du Pacifique, poursuit un double objectif : le développement durable, ainsi que la gestion et la protection de 10 % environ des océans de la planète. Il sert également à organiser la gestion intégrée pour la conservation du Pacifique et de ses îles, assurer la santé et la sécurité, gérer durablement les ressources, augmenter l'investissement pour sa recherche et pour une connaissance accrues. Il permet aussi des partenariats et une coopération nécessaire pour aider à la protection de ce vaste écosystème.

Par cette initiative, la Nouvelle-Calédonie et les îles Cook ont élargi leurs programmes de recherche de manière à mieux étayer la planification des zones maritimes de leurs AMP respectives.

Ces relations bénéficient non seulement aux parties prenantes, mais aussi à l'humanité dans son ensemble, par la protection et la conservation de nos écosystemes marins uniques au monde.

Le futur : œuvrer pour susciter un engagement plus fort

Grâce aux efforts des foyers de coordination, l'action du PROE dans les Territoires français du Pacifique a considérablement augmenté dans les dernières années. L'un des facteurs principaux a été la création d'un foyer du PROE pour les Territoires français, avec un personnel en détachement du gouvernement français et dont les fonctions au Secrétariat ont débuté en 2013.

Malgré le succès, des améliorations sont toujours possibles. Une évaluation indépendante du PROE, entreprise en 2014, recommande un développement accru de l'engagement dans la région du Pacifique et des Territoires français.

Comme la plupart des agences du Conseil des Organisations Régionales du Pacifique (CROP), le PROE est officiellement une organisation bilingue et publie un nombre considérable de documents importants en français, des articles, etc. Cependant, le PROE reconnaît que la langue a toujours été un obstacle à un engagement plus soutenu.

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Le directeur général du PROE, David SHEPPARD au troisième sommet international Oceania 21 en Nouvelle-Calédonie.

Pour pallier la barrière linguistique, le PROE projette de publier une nouvelle revue bilingue, de contribuer à améliorer les compétences en français des responsables scientifiques et de créer un contenu en langue française pour alimenter le site du PROE. Il recherche également un soutien pour la traduction de communications et de programmes de travail, en particulier pour ceux qui concernent les ressortissants des Territoires français du Pacifique qui ne sont pas anglophones.

De manière générale, les prévisions d'engagement entre le Secrétariat et les Territoires français du Pacifique, en 2015 et au-delà, sont plus que positives. Promouvoir la coopération sur des problèmes mondiaux est un pas important vers le partage d'une vision commune sur l'environnement du Pacifique, garant de nos modes de subsistance et représentant un héritage naturel en harmonie avec nos cultures.

Une version plus longue de cet article a été originellement publiée dans le numéro 25 de la Revue Juridique politique et économique de Nouvelle Calédonie. La publication ci-dessus a été effectué après autorisation.